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Péséshet : la première femme médecin de l’histoire universelle

 

 

De toutes les civilisations antiques orientales ou européennes, aucune n'a accordé aux femmes une égalité sociale, politique ou conjugale à l’exception de celle de l’Afrique pharaonique. Etait-ce parce qu’à l’instar des civilisations issues du nomadismes et du patriarcat, elle provenait elle, d’une longue tradition matriarcale et sédentaire ?

 

 

La civilisation égypto-nubienne nous a légué de multiples textes qui font l’éloge des femmes et qui invitent les hommes à prendre grand soin de leur mère et de leur épouse. Et comme l’avoue Elisabeth Laffont, "fils respectueux, tendres époux, parents attentifs et bien souvent indulgents, ils tenaient avec un zèle que l'on pourrait qualifier de méthodique, à pratiquer les vertus qu'ils avaient en grand honneur. Et maintes fois, à les en croire, ils donnèrent l'exemple aux générations futures" (1) . Dans ses textes de sagesse qui datent de -1250, le grand sage Any invite par exemple les hommes à tenir par la main leur épouse afin de leur témoigner leur amour.

 

Aucune fonction ou filière d'études n'était interdite aux femmes. Elles pouvaient choisir d’être ministre (telle la Reine Tiyi épouse d’Amenhotep III) ou d’être Reine (en Nubie ou en Egypte) voire d’être prêtresse de Dieu dans un temple ou encore s’adonner aux sciences. La pensée théologique d’une Eve noire qui aurait autrefois tenté un Adam africain dans un jardin est incompatible avec la tradition matriarcale africaine qui est affirme que l’homme comme la femme sont issus de Dieu pour incarner l’harmonie terrestre. Rappelons au passage qu’il s’agit là de la première vision théologique de l’histoire humaine.

 

Ainsi, l'exemple de cette femme africaine nommée Pésèshet est assez révélateur. Pésèshet est la plus ancienne femme médecin et physicienne connue dans l'histoire de l'humanité. A son sujet, la documentation historique révèle qu'il existait un corps professionnel de femmes médecins durant l'Ancien Empire égyptien vers -2 263 de l'ère ancienne africaine, dont elle était la directrice. L’inégalité sociale entre les hommes et les femmes n'existant pas, celles-ci pouvait devenir expertes en physique, en mathématique, en architecture ou en médecine.

 

On ne connaît aucune autre femme ayant eu ce type de fonction en Orient ou même en Grèce où elles n’avaient même pas le statut de citoyenne.

 

Le professeur Selim Hassan publia en 1930 le texte de la stèle du tombeau de Pésèshet qui remonte à l'Ancien Empire (soit le IIIème millénaire de l’ère ancienne africaine), qu’il venait de mettre à jour lors de ses fouilles, sous le titre de : "Excavations de  Guizèh I".

 

Il a ainsi traduit le titre de Pésèshet par "Superviseuse des docteurs" ou « chef des docteurs ». Le mot "imy.t-r" qui se traduit par "superviseuse, supérieure" indique qu’il s’agit bien d’une femme. Tout comme le mot "swnw.t" (sounout) qui est noté dans ce cas en hiéroglyphes avec le symbole grammatical du "t", pour signifier qu’il s’agit bien d’une doctoresse et non pas d’un docteur.

 

On retrouve aussi ce même mot « Swnw » dans l'appellation des oculistes, « Swnw irty per-aâ » , qui désigne les occulistes de la « per-aâ » à savoir la « grande maison » (autre appellation de l'Egypte qui rappelle le terme Zibabwé). Le mot "swnw" est aussi en liaison avec l’univers de la physique et de la chimie. Ce terme mais aussi la nature de son tombeau, nous indiquent que Pésèshet était aussi une scientifique reconnue.

 

Mais elle possédait aussi un autre titre à savoir "imy.t-r hm(.wt)-ka", qui révèle qu’elle était conjointement "directrice des prêtresses" et donc qu’elle s'occupait de l’organisation des funérailles des hauts dignitaires africains de l’époque.

 

 

 

 

Références :

 

(1) Elisabeth Laffont, Les livres de sagesses des pharaons, éd. Folio.

Découvre tous ces livres ici
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